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Qu'est-ce qu'un papier numérique ?
Les progrès réalisés par toute la chaîne de traitement numérique, depuis la numérisation (prise de photo ou scan d'anciens documents) jusqu'à l'impression en passant par la manipulation des fichiers images, justifient que l'on s'arrête un moment sur les papiers qui sont au bout de la chaîne. C'est en fin de compte eux qui resteront les témoins de votre création. La confusion qui règne sur le marché nécessite quelques précisions. Nous allons essayer de faire le tri parmi les éléments qui doivent nous permettre de choisir un papier.
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Le toucher, la "main"
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| Avant de penser à l'image que nous allons déposer sur le papier, il faut nous préoccuper du plaisir que nous allons éprouver en le manipulant et des contraintes mécaniques que nous allons lui imposer. Le "toucher" dépend de la matière ainsi que du couchage déposé sur la surface. Quatre grands types de surfaces existent dans les papiers haut de gamme :
Les types "aquarelle", mats, à base de cellulose (certains ont une structure intéressante : Innova IFA12, IFA13, Hahnemühle torchon, Jimagin Etching, Canson Arches Textured) ou de coton au toucher très doux et lisse (Innova IFA04, IFA11, IFA14, Canson Arches soft, Jimagin photo mat cotton). Certains fabricants proposent des mélanges, censés réunir les qualités des deux (Jimagin Natural rag, Natural mat, Hahnemühle White Etching ...).
Les types "papier photo PE", équivalents du PE/RC en argentique. Une couche de polyéthylène et un couchage à base de résine donnent un aspect et un toucher un peu plastifié. Ceux que nous vous proposons dans la catégorie Premium offrent un rapport qualité/prix exceptionnel. Canson propose deux produits dans la gamme infinity en glossy et satiné. De même, Hahnemûhle propose sa gamme "photo".
Les types dits "barytés numériques", qui visent à retrouver l'aspect des tirages argentiques sur papier baryté. Nous verrons que ce terme est souvent usurpé. Ils sont en principe construits à partir de papier "fibre", certains (de plus en plus nombreux) sont à base de coton.
Les types dits "papiers couchés". Il s'agit de papiers de bonne qualité enduits d'un couchage souvent très blanc, mat, au toucher soyeux. Ils sont très agréables à travailler mais n'atteignent pas la qualité des papiers précédents. Leur excellent rapport qualité/prix fait d'eux une alternative intéressante pour toute expo passagère, ou en tant que papiers de travail. Nous en avons sélectionné une série rapport qualité/prix exceptionnel.
La "main", elle, dépend du grammage du papier ainsi que de sa composition. C'est ce qui fait la tenue du papier. On trouve des papiers "fibre", des papiers à base de coton (souvent appelés rag), et des bases mélangées coton/cellulose. A noter que si vos photos doivent être mises sous verre, il est inutile d'aller chercher des papiers très épais (autour des 310g/m² en général), certains fabricants proposent des versions allégées de leurs produits, offrant les mêmes possibilités d'impression ( Jimagin photo mat cotton 220g). Pensez également que certaines imprimantes ne peuvent pas accepter les papiers très épais. Renseignez vous.
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La teinte
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| Le papier, qu'il soit à base de cellulose ou de coton est en principe d'un blanc cassé, que nous appellerons blanc naturel (noté NW). Le traitement de surface (couchage) lui donne une plus grande blancheur, mais ceci n'est pas suffisant pour certaines applications (ou pour certaines sensibilités). En noir et blanc, on peut parfois être gêné par des gris un peu jaunes, par contre, les couleurs sont plus chaudes.
Les fabricants ajoutent des azurants optiques dans la composition du papier pour obtenir le blanc "plus blanc que le blanc" (on dit blanc lumineux ou high white, noté HW). Ceci affaiblit ses qualités de conservation.
Certains proposent deux versions du même produit (avec ou sans azurants). Citons le Fibaprint white gloss et le Fibaprint warm tone gloss, les papiers Arches natural et pure white chez Canson, le photo rag et le photo rag bright white chez Hanemühle.
Les réactions de votre papier à la luminosité et à la couleur s'expriment suivant les mesures L.A.B. fournies sur ce site dans la description de la plupart des papiers :
L = restitution de la lumière, noté sur 100. A partir de 94 c'est très bon, au delà de 97, c'est exceptionnel.
a = l'axe A donne la distortion colorimétrique sur l'axe magenta/vert <2 (en + ou en -) c'est très bon, =0 c'est parfait.
b = l'axe B chaud/froid donne la "température" (axe Kelvin). <0 le papier est froid, >0 il est chaud. =0 c'est équilibré.
A noter que les écarts sur les axes A et B peuvent être facilement corrigés grâce à un profil, on ne peut pas vraiment parler de faiblesse du papier.
En ce qui concerne l'axe L par contre, c'est différent, un profil ne pouvant pas vous rendre la luminosité perdue. |
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La surface, le couchage
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| C'est là que la qualité de la chimie va s'exprimer. Les papiers jet d'encre, comme les papiers argentiques, doivent être recouverts d'une couche protectrice, destinée à lisser le papier et à empêcher l'émulsion (ou ici, l'encre) de pénétrer dans le papier et de le faire gondoler. Il s'agit soit de résine (papiers PE), soit d'un composé chimique. Le plus connu, étant le sulfate de baryum, lequel à donné son nom au fameux papier baryté.
En jet d'encre, rares sont les couchages incluant du sulfate de baryum, la majorité le remplaçant par du dioxyde de titane, pourtant tous sont appelés barytés numériques (ah, marketting ...). Le plus amusant étant d'ailleurs que le dioxyde de titane présente un avantage que n'a pas son concurrent : il est un peu moins imperméable, ce qui permet à l'encre de s'échapper par en haut (évaporation) et par en bas (un peu) en s'enfonçant dans les fibres. Cela évite en partie l'effet de relief (aux frontières du noir par ex.) que l'on constate surtout sur les papiers PE, principalement en glossy.
Depuis quelques années le nombre de papiers traités au sulfate de baryum à tendance à augmenter : le Baryta 325 de Hahnemühle, le Harman, Ilford Galerie, le digital baryta, et Sihl Barite paper 290, Jimagin Baryta cotton gloss, silky cotton, .... Tous les autres sont des papiers fibre au dioxyde de titane. En fait, la qualité du papier dépend peu de ce choix, les "vrais" et les "faux" offrant les mêmes résultats en impression.
Les papiers jet d'encre sont ensuite recouverts d'un couchage destiné à recevoir l'encre. La spécificité de cette couche fait que le papier sera destiné aux encres à colorants (dye) ou à pigments (dans ce cas on parle de couche nanoporeuse ou microporeuse). Cette deuxième catégorie de papiers est dite universelle, car elle accepte les encres à colorants, l'inverse n'étant pas vrai.
Le couchage superficiel (en fait plusieurs couches) donnera un aspect plus ou moins brillant au papier, ainsi que sa solidité. La dernière couche, protectrice, lui donne sa solidité aux éraflures, mais enlève de la lumière en jetant un voile sur l'image. Là, on cherchera le meilleur compromis.
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La durée dans le temps de vos impressions
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| L'impression sur du papier n'est pas éternelle !! Qu'il s'agisse d'impressions jet d'encre, argentique, voire même avec des procédés d'imprimerie, les couleurs et la qualité de surface vont s'altérer, sous l'action conjugée des réactions chimiques, des UV et de la pollution atmosphérique.
On peut cependant, en prenant certaines précautions de faire le moins mal possible :
1- Choisir si possible des papiers garantis avec un PH neutre. Le PH mesure l'équilibre acide/base du papier. Un PH neutre (autour de 7) limite les réactions chimiques entre l'encre et le couchage du papier (qui peuvent avoir lieu même longtemps après l'impression).
De même, il est préférable d'éviter les papiers très blancs, comportant des azurants optiques chlorés ou non.
En principe, les papiers haut de gamme (fine art, barytés) quel que soit le fabriquant évitent ce genre de défauts (à vérifier tout de même).
2- Les encres ont leur importance. Les encres pigmentées sont plus résistantes aux UV, elles sont par contre plus grasses, et bouchent facilement les têtes ce qui entraîne une consommation impressionnante.
Les encres à colorants ont fait de réels progrès, bien qu'elles restent en retrait par rapport aux pigmentées.
3- Protégez vos images de la pollution. La pollution atmosphérique détruit vos couleurs aussi sûrement que l'acide ou les azurants dans le papier (ceux qui habitent près de la mer savent de quoi nous parlons ...). Deux solutions :
le sous-verre (anti UV de préférence). Il est simplement dommage de choisir une jolie surface de papier pour la mettre sous verre.
Un traitement de surface. Il existe des sprays invisibles, utilisés pour les aquarelles, fusains et sanguines qui protègent la surface contre les agressions extérieures. Le spray que nous vous proposons (fabriqué par Hahnemühle) ne change absolument pas la couleur, ni la brillance de votre papier, il est parfaitement invisible et assure une bonne protection. Il peut d'ailleurs être utilisé sur des tirages argentiques.
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Nos conclusions
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Compte tenu des éléments précédents, nous avons sélectionné les papiers suivants :
Catégorie barytés :
Jimagin Silky Cotton 310g/m² mesures L.A.B. 97,1/-0,1/0,4 équilibre des couleurs parfait, notre choix pour des impressions en couleur, 100% coton.
Hahnemûhle 325g/m² mesures L.A.B. 97,6 /1,4/ -4,2 Un bon compromis
Jimagin Digital baryta 320g/m² mesures L.A.B. 96,5/0,7/-5,2 Nous avons choisi ce papier pour son équilibre. Parfait en Noir et blanc ainsi qu'en couleurs.
Catégorie aquarelle (fine art):
Natural rag 285g/m² mesures L.A.B. 97,1 /0,7 /0,7 Ce papier (mélange de coton et de cellulose) représente l'équilibre parfait, blanc moyen, surface très légèrement texturée.
Canson infinity rag photo 310g/m² mesures L.A.B. 98,1 /0,1 /1,2 Excellent en couleur et noir et blanc.
Photo mat cotton 220 et 310g/m² mesures L.A.B. 96,1/1,1/0,9 Rapport qualité/prix étonnant.
Catégorie PE/RC :
Le premium 270g satiné Jimag'in 270g/m² mesures L.A.B. 95,6 /0,8 /-6,7 Parfait sur les Epson à la place du Premium, en noir et blanc comme en couleur. Rapport qualité/prix incomparable.
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